Le Burundi perd un promoteur de la culture
Adolphe RUKENKANYA, vous êtes ancien ministre de la culture, comment avez-vous accueilli cette triste nouvelle ?
: “Je m’associe d’abord à la douleur de sa famille, de tout le pays et de tous les amis de la culture burundaise. Nous perdons un monument. Quand on parle de Antime BARANSHAKAJE, le monde sait qu’on parle du tambour burundais qui est très célèbre dans le monde entier.
Antime était vraiment un de ces grands défenseurs, ces grands promoteurs du tambour Burundais de façon particulier, mais de la culture Burundaise de façon générale. Il a énormément contribué à garder cette tradition ancestrale en enseignant l’art du tambour aux jeunes. Il est très connu pour avoir donné beaucoup des missions explicatives par rapport à la signification du tambour. C’est quelqu’un aussi qui a voyagé énormément dans le monde entier, dans des diverses représentations .C’était un ambassadeur de notre culture nationale et je tiens à rappeler que quand nous avons effectué une mission auprès du siège de l’UNESCO à Paris pour l’inscription de cette élément sur la liste représentative du patrimoine culturelle immatérielle de l’humanité ,il était l’un des chefs de la troupe qu’avait été constituée à partir des meilleurs éléments des tambourinaires que nous avions pu faire sélectionner dans divers groupes du pays. Je garde le souvenir de quelqu’un qui a travaillé pour la promotion et la préservation de la culture burundaise. Il a fait que l’espèce qu’on appelle UMUVUGANGOMA c’est à dire l’arbre spécifique dans lequel on taille le tambour ne puisse pas disparaitre. Il avait fait effort de recherche dans des forets pour identifier des jeunes plants de cet arbre et il avait même essayé de planter ces jeunes plants au Musée Vivant du Burundi. Je me permettrais de suggérer qu’en guise de reconnaissance de cette contribution immense à la promotion et à la préservation de notre culture pourquoi est-ce qu’on n’envisagerait pas par exemple de mettre la figure de cet artiste sur un des billets de notre pays ou d’envisager autres choses.”