Discours d’ouverture de la Conférence Internationale des Femmes Leaders

Discours d’ouverture de la Conférence Internationale des Femmes Leaders

Lisez le discours d’ouverture du Président de la République Pierre Nkurunziza à l’occasion de la deuxième Conférence Internationale des Femmes Leaders

  1. Permettez-moi de commencer par rendre grâce à Dieu Tout-Puissant de qui émanent tous les faveurs et privilèges, y compris la tenue de cette Deuxième Edition de Conférence Internationale des Femmes Leaders ici à Bujumbura, la capitale du Burundi. Que le Nom de Dieu soit loué toujours et en tous lieux.
  2. Qu’il me soit permis ensuite, au nom du Peuple burundais, de son Gouvernement et en mon nom propre, de souhaiter la bienvenue et un agréable séjour à nos illustres hôtes. Je remercie sincèrement les organisateurs et les participants à ce forum pour avoir porté leur choix sur notre beau pays le BURUNDI, pour abriter la 2ème Edition de Conférence Internationale des Femmes Leaders. A travers ce geste amical, vous avez confirmé que le Burundi est un havre de paix.

Excellences,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs ;

3.  Quand la Première Dame du Burundi m’a sollicité pour lancer officiellement les travaux de la Deuxième Conférence Internationale des Femmes Leaders, je n’ai pas hésité un seul moment. Je savais en effet, que grâce au thème et aux sous-thèmes retenus pour cette 2ème Edition, j’allais facilement trouver une occasion en or de faire d’une pierre deux coups: Le plaidoyer pour la paix et l’autonomisation de la femme.

4.  La promotion du genre dans notre pays a toujours été une question fondamentale, cruciale et continue d’être une préoccupation nationale. Il est certain que le chemin qu’il nous reste à parcourir est encore long, mais je suis très fier du pas déjà franchi.

5.  Longtemps avant d’être élu Président de la République, j’ai toujours cru fermement au potentiel des femmes eu égard au contexte dans lequel j’ai grandi. Orphelin de père dès l’âge de sept ans, ma mère devrait se battre seule dans des conditions extrêmement difficiles pour assurer la survie à une famille nombreuse ; et elle a réussi avec brio.

6.  Aujourd’hui plus qu’hier, derrière le Chef de l’Etat, toute la communauté nationale a compris qu’elle a le devoir d’œuvrer pour le respect des droits des femmes, l’égalité des genres et l’élimination des discriminations et des formes diverses de violences.

7.  Notre pays a besoin des femmes, et ne saurait atteindre l’émergence sans votre contribution. En conséquence, le bien-être des femmes est sans nul doute la condition première de la participation active et dynamique des femmes au développement, en ce qui me concerne, je m’engage à être constamment votre intercesseur auprès des autres forces vives de la nation.

Excellences,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs ;

  • Certains d’entre vous pourraient se poser la question de savoir pourquoi le Gouvernement du Burundi met-il les questions du genre et des femmes au cœur de son action en faveur de la paix et de la sécurité.
  • Il importe de comprendre au demeurant que le genre ne désigne pas seulement les caractéristiques, mais aussi les rôles et les normes qui sont historiquement et culturellement attribués, dans une société, aux femmes et aux hommes en fonction de leur sexe.
  • Les femmes et les hommes n’étant pas touchés par les situations de conflit de la même manière, il faut adopter une approche différenciée du rétablissement de la paix, qui permettrait de répondre aux besoins spécifiques des femmes et des hommes en matière de consolidation de la paix et de la sécurité.
  • Les hommes ont pendant longtemps été considérés comme les seuls acteurs des conflits armés et de leur règlement. Pourtant, les femmes sont également fortement touchées et très actives dans les conflits, que ce soit en tant que membres d’une famille, employées, politiciennes, activistes de la Societé Civile ou combattantes.
  • Associer les femmes aux processus de paix élargit les perspectives et favorise l’ouverture et la diversité, et permet aux artisans de la paix de répondre aux préoccupations d’un plus large éventail de parties prenantes, ce qui conduit, de manière avérée, à une paix plus durable. Voilà pourquoi le Burundi, soucieux d’être toujours à la hauteur de ses responsabilités en matière de droits fondamentaux, est fermement résolu à associer les femmes aux activités qu’elle mène en faveur de la paix et de la sécurité.

Excellences,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs;

  1. En dépit de ma forte détermination qui est sans doute celle d’autres Chefs d’Etat et de Gouvernement, force est de constater que les femmes sont malheureusement les victimes du système patriarcal, qui, ancré dans le système capitaliste, perpétue les inégalités, l’oppression économique, sociale et culturelle des femmes dans le monde entier.
  2. Il apparaît pourtant de plus en plus clairement que des investissements à grande échelle dans l’autonomisation économique des femmes génèrent des dividendes sociaux à court, à moyen et à long terme, même en période post conflit.
  3. Par rapport aux hommes, les femmes ont tendance à consacrer une plus large part de leurs revenus au bien-être de leur famille et de leur communauté. Et pourtant, elles sont régulièrement tenues à l’écart des programmes d’emploi et des autres opportunités de relèvement, et ce malgré la forte augmentation du nombre de ménages gérés par des femmes pendant et après un conflit. Cette situation doit changer.
  4. Dans la société burundaise, la femme joue un rôle moteur dans les décisions communautaires  prises en vue de la prévention et règlement des différends, d’où le besoin capital de réhabiliter son rôle et sa participation dans le processus de réconciliation nationale et de consolidation de la paix au bénéfice de tous.
  1. Nous espérons que cette conférence va contribuer aux efforts consentis tant bien au Burundi qu’ailleurs dans le monde pour accroitre les capacités d’associations de femmes pour améliorer leur participation dans la réconciliation nationale et la consolidation de la paix, accroitre leur rôle dans la construction communautaire et enfin améliorer le cadre de vie et de travail des groupes de femmes pour faciliter les échanges et encourager les initiatives de paix.
  2. Concrètement, au terme de la présente conférence, les engagements suivants devraient être pris:
  3. Le renforcement des capacités des associations de femmes et de filles, afin d’améliorer leur participation dans la réconciliation nationale et la consolidation de la paix,
  4. Le renforcement du rôle des associations et groupements de femmes dans la reconstruction communautaire et enfin,
  5. La participation des femmes à tous les efforts visant à maintenir et à promouvoir la paix et aux décisions prises en vue de la prévention et du règlement des conflits.
  6. Ces engagements s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1325, qui est la première résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies à porter sur les femmes et l’égalité de genres, appelant tous les États à l’inclusion des femmes dans les efforts de la prévention des conflits, la consolidation et le maintien de la paix.
  7. C’est d’ailleurs dans ce cadre que les femmes burundaises ont intégré la Plateforme FemWise-Africa, le Réseau panafricain des médiateurs femmes de l’Union africaine. Il vous souviendra que ledit Réseau a été créé par une décision de la 29ème Session de la Conférence de l’Union Africaine, en juillet 2017, près de 17 ans après la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
  8. J’ai toujours observé que la force, la paix, la chaleur affective et l’intuition que Dieu a investi dans le sang, dans le fond cœur de la femme peuvent transformer la famille et partant la société en un paradis. Il suffit de reconnaitre ces vertus et les utiliser à bon escient. Les femmes médiatrices font souvent des efforts supplémentaires afin d’être considérées comme fortes, justes et impartiales, et de gagner ainsi le respect de toutes les parties impliquées.
  9. Pour tirer pleinement profit de cet avantage comparatif qu’a la femme par rapport à la problématique de paix, sans ignorer son aptitude à gérer en bon père de famille tout ce qui lui est confié,  j’appelle de mes vœux la mise en place d’un cadre légal de la Conférence Internationale des Femmes Leaders, ainsi que l’élaboration d’un plan stratégique et d’un plan d’action annuel de la Conférence Internationale des Femmes Leaders.  

Excellences,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs ;

  • La consolidation de la paix a des retombées positives sur les communautés. C’est ce que nous appelons ici chez nous les « Dividendes de la Paix ». L’Afrique demeure le continent qui enregistre le taux de croissance le plus important au monde. Un essor économique qu’il est aujourd’hui impossible d’ignorer, et auquel plus de 410 millions de femmes qui peuplent le continent africain participent amplement et ce malgré les difficultés.
  • En effet, même si des progrès considérables ont été observés de part et d’autre du continent en matière d’égalité des sexes, de nombreux défis persistent. L’éducation, l’accès aux soins de santé, la représentation politique ou encore les conditions de travail constituent quelques uns d’entre eux.
  • Malgré l’adoption de plusieurs conventions internationales et de protocoles qui réaffirment l’égalité des sexes, la discrimination et les préjugés freinent encore l’émancipation des femmes sur le continent africain. Dans la plupart des secteurs d’activité, les femmes peinent encore énormément à faire reconnaître leur droit.
  • Dans le domaine de l’éducation, même si des progrès ont été accomplis, il reste encore beaucoup à faire. Le ratio filles / garçons dans l’enseignement secondaire a à peine progressé au cours des 18 dernières années, passant de 76 filles pour 100 garçons à 79. Dans l’enseignement supérieur, on compte seulement 68 filles pour 100 garçons. Des chiffres qui démontrent que même si une évolution est observée, le continent africain dans son ensemble peine à atteindre l’égalité des sexes en matière d’accès à l’éducation.
  • Néanmoins, la femme africaine reste malgré tout, la personnification de l’espoir. Elle représente pour le continent non seulement une force mais aussi une opportunité. Un constat qui se matérialise de plus en plus au sein du continent. En effet, le taux de l’entrepreneuriat féminin est plus élevé en Afrique que dans toute autre région du monde.
  • Nul ne peut désormais en douter, l’émancipation de la femme passe indéniablement par la levée de toutes ces barrières qui lui permettront d’être non seulement autonome financièrement mais aussi intellectuellement. Il convient donc désormais aux pays d’identifier les solutions pour combler les disparités homme-femme, et permettre ainsi aux femmes de participer pleinement au développement de la planète.

Excellences,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs ;

  • La tenue de la Deuxième Conférence Internationale au Burundi pour la deuxième fois consécutive n’est pas le fruit du hasard. En plus du fait que la Première a été un succès, vous vous êtes données rendez-vous sur une terre où la femme a sa place, une terre où la femme est considérée comme source de la vie et partenaire incontournable dans la sauvegarde de la vie.
  • Comme vous allez sans doute l’apprendre à travers les échanges, bien que la société burundaise soit patriarcale, la réalité est que la femme est toujours associée tant dans l’élaboration des politiques que dans leur mise en œuvre. Nos hôtes de marque auront sans doute en face d’elles, des interlocutrices avec de l’expérience et susceptibles de fournir de l’inspiration.
  • Vous êtes venues sans doute avec des expériences à partager et des leçons à donner. Quoi qu’il arrive, gardez toujours à l’esprit que même s’il y a des femmes qui ont réussi en faisant cavalier seul, les femmes réussissent mieux en associant les hommes et vice-versa. Je vous exhorte de vous garder du sentiment d’émancipation à outrance. Privilégiez plutôt une attitude plus constructive qui marie tradition et modernité. De surcroît, évitez de tomber dans le piège de « Chercher tout et tout de suite » ; usez de toute votre sagesse, votre patience et votre persévérance.
  •  Souvenez-vous aussi de cet adage que «La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle . La consolidation de la paix commence dans vos familles. Faites d’abord la paix avec vos conjoints, avec vos parentés, et avec vos collègues. N’oubliez-pas non plus que vous êtes des rôles modèles pour vos enfants et la jeunesse qui vous côtoient. En effet,  « On récolte ce qu’on sème » et « Qui sème le vent récolte la tempête ».

Mes Chères Sœurs ici présentes,

  • Je ne saurais terminer mon propos sans vous rassurer que vous êtes dans de très bonnes mains. Je fais allusion ici à la Première Dame du Burundi, Son Excellence Denise Nkurunziza. Elle a toujours fait preuve d’Une Véritable Femme de Paix. Je salue l’organisation de cette Conférence qui me donne l’occasion de vous dire officiellement et solennellement, Excellence Madame la Première Dame du Burundi, à haute et intelligible voix et séance tenante, que vous êtes une Femme de Grandeur Physique et Morale, et que le Burundi est béni de Vous compter parmi ses Filles et Fils dignes. Que Dieu Vous bénisse abondamment.
  • Qu’il me soit aussi permis d’exprimer ma profonde gratitude et mes vives félicitations aux organisateurs de cette conférence, à tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la tenue et surtout à la réussite de cette conférence.
  • C’est sur cet éloge bien mérité à l’instauratrice de la Conférence Internationale des Femme Leaders, ainsi que sur cette note de gratitude, que je déclare ouverts à Bujumbura en République du Burundi, les travaux de la 2ème Conférence Internationale des Femme Leaders sous le Thème Centrale: « Femme de Destinée, Lève-toi, Prends Courage et Agis, car la Consolidation de la Paix te concerne ». Je vous souhaite des échanges fructueux et un séjour de rêve au Burundi.

Vive la Femme au Service de la Paix ;

Vive la Coopération Internationale ;

Vive le BURUNDI ;

Que Dieu vous bénisse ;

Je vous remercie.

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